lundi 28 mars 2011

Les représentants les plus éminents de la peinture de l’époque classique (1650.1750) sont :
·        Philippe de Champaigne (Bruxelles, 1602 - Paris, 1674), peintre français classique.
Né à Bruxelles en 1602, Philippe de Champaigne y étudie la peinture avant de s’installer à Paris en 1621. Il entre en tant qu’assistant dans l’atelier de Georges Lallemand, l’un des artistes les plus en vue de la capitale.
Appelé par la suite à travailler pour Marie de Médicis au palais du Luxembourg sous les ordres du peintre Nicolas Duchesne, il prend en 1628 la direction du chantier à la mort de celui-ci et épouse sa fille, Charlotte. Apprécié du cardinal de Richelieu, de Louis XIII et d’Anne d’Autriche, Philippe de Champaigne devient un artiste de tout premier plan. Parallèlement, il s’affirme comme le portraitiste de la haute société parisienne.
Il est abondamment sollicité par les paroisses et couvents parisiens. Ses liens avec l’abbaye de Port-Royal s’affirment en 1648, lorsqu’il y place ses deux filles en pension. C’est à lui que la Mère Angélique commande les peintures des abbayes de Paris et des Champs vers 1648. Sa fille Catherine y prend le voile, et lorsque paralysée depuis des mois, elle y guérit miraculeusement en 1662, l’artiste peint son chef-d’oeuvre (l’Ex-voto, aujourd’hui au musée du Louvre) pour la communauté des religieuses

·        Nicolas Poussin : Maître de l’art classique, Nicolas Poussin représente la plénitude de l’art français du XVIIe siècle. Né en Normandie, l’artiste part étudier à Paris, où son talent est rapidement repéré. En 1624, il s’installe définitivement à Rome, auprès des œuvres des grands maîtres de l’Antiquité et de la Renaissance, et étudie la philosophie et l’art anciens. Ses toiles sont alors marquées par l’art baroque dominant (Le Martyre de saint Erasme, 1628), dont il se détache peu 


Après une courte crise, Poussin se met en quête de son propre style, et oriente son art vers une plus grande intellectualisation, au service de thèmes poétiques, en harmonie avec la nature (L’Inspiration du poète, 1628). Dans la même veine, il peint une série de bacchanales pour le cardinal de Richelieu (Bacchanale devant une statue de Pan, 1633). Par la suite, l’artiste se consacre à la peinture d’histoire en illustrant par des évènements historiques, des valeurs morales et des comportements, en écho avec le théâtre contemporain de Racine ou Corneille (Et In Arcadia Ego, 1639).




Malgré un succès grandissant en France et des disciples de plus en plus nombreux, Poussin ne consent à revenir dans son pays natal que pendant deux années, en 1640-1642, au cours desquelles il travaille pour le roi de France et le cardinal de Richelieu. De retour à Rome, l’artiste poursuit sa peinture mythologique ou historique, et achève sa carrière avec la somptueuse série des Saisons (1660-1664), allégorie des passions humaines. 





·        Charles Le Brun ; Prodige de la peinture dès l’enfance, Le Brun entre au service du roi en 1660. Il peint pour lui La Tente de Darius. Présentée dans le salon de Mars, elle vaut à Le Brun sa réputation de génie français de la peinture et sa confirmation en 1664 au poste de premier peintre du roi. Il accumulera dès lors commandes et honneurs.


Versailles lui permet d’exercer toute la fougue de son génie. Il réalise là ses plus grands décors qui se succèdent à un rythme effréné : escalier des Ambassadeurs (1674-78), galerie des Glaces (1679-84), salons de la Paix et de la Guerre (1685-86). Il y magnifie chaque fois les actions du roi. Il dirige aussi les décors des grands appartements, confiés aux meilleurs peintres du temps qui travaillent sur ses dessins. A Versailles, Le Brun dessine aussi les statues du parc (grande commande de 1674). 




Membre fondateur de l’Académie royale de peinture et sculpture en 1638, Le Brun devient en 1663 directeur de la manufacture des Gobelins. Il contrôle à ce titre toute la production royale de meubles et de tapisseries. Il fournit les cartons de plusieurs séries dont les plus célèbres sont l’Histoire d’Alexandre (Louvre) et l’Histoire du roi (Versailles). En tant que directeur et théoricien de l’Académie, la peinture devait s’adresser d’abord, selon lui, à l’intelligence plutôt qu’à l’œil. La réalité montre en fait un peintre autant attaché aux couleurs baroques qu’au dessin classique.




Formé dans l’atelier de Simon Vouet, Le Brun fut repéré par le chancelier Séguier, son premier mécène. Son portrait à cheval (Louvre) est un chef-d’œuvre du genre. Le peintre se rendit en Italie avec Poussin qui lui dispensa une formation classique complétant la leçon baroque de Vouet. Protégé ensuite par Fouquet, il réalise pour lui à Vaux-le-Vicomte les décors qui feront sa réputation à Versailles, tout comme la galerie d’Apollon du Louvre, son premier décor royal, achevé au XIXe par Delacroix. Colbert l’engage à son tour. Sa mort en 1683 marque le déclin de l’artiste, Louvois lui préférant son rival Pierre Mignard. Le Brun ne se livre plus dès lors qu’à la peinture de chevalet.




Auteur de nombreux dessins et gravures, il forma une série de disciples talentueux qui assureront la réputation de la peinture française au XVIIIe (La Fosse, Jouvenet, Houasse, les Boulogne…).

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire